Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
fif'in
15 novembre 2008

MESRINE, l'instinct de mort

MESRINE l'instinct de mort
Jean-François RICHET - France 2008 1h53mn - avec Vincent Cassel, Cécile de France, Gérard Depardieu, Gilles Lellouche, Roy Dupuis, Elena Anaya, Michel Duchaussoy, Florence Thomassin... Écrit par Abdel Raouf Dafri et Jean-François Richet, d’après le livre de Jacques Mesrine, L’Instinct de mort.
133_100212
Il ne faut définitivement pas se fier aux bandes annonces… On avait vu celle de Mesrine et, à raison d’un coup de feu tous les dixièmes de secondes, on s’était dit que ça laissait assez peu de temps pour creuser un tel personnage et on avait passé a priori notre tour en se disant que ce n’était pas forcément le cinéma qu’on avait envie de défendre. Et puis la rumeur aidant, on s’est dit qu’on allait vérifier par nous-mêmes… Bon la séance commence et là merde on avait loupé le coche, victime de nos préjugés et du marketing. Oui Mesrine est un thriller extrêmement efficace avec de jolies scènes de braquages, d’évasions, d’ultra violence qui font parfois froid dans le dos. Mais surtout, servi par un Vincent Cassel aussi caméléon que savait l’être Mesrine pour se fondre dans l’anonymat, le film analyse, avec intelligence, la naissance et la construction d’un grand truand singulier parce que hors des normes prévalant à l’époque dans un milieu impitoyable, et ce sans verser dans le romantisme à deux francs.

Mesrine était un pur produit du traumatisme de la Guerre d’Algérie. Gentil fils à maman des classes moyennes, il avait appris le goût du sang face aux fellaghas, servi par un racisme (il n’était pas le seul il est vrai dans les années 60…) qui n’est pas du tout édulcoré dans le film, et quand l’heure de la démobilisation avait sonné, son énergie de chien fou et son expérience de militaire et tortionnaire l’empêchèrent de revenir à la vie civil. Donc, de petits cambriolages en casse, il grimpa vite les échelons du milieu, protégé par un parrain à l’ancienne, répugnant et proche de l’OAS, incarné par un Gérard Depardieu très convaincant, tout en violence sourde et en méchanceté crasse.

Le film ne fait pas non plus l’impasse sur d’autres travers de Mesrine : notamment son goût immodéré pour la reconnaissance des médias avec cet épisode hilarant où, extradé depuis les Etats Unis au Canada où il était recherché pour l’enlèvement et la torture d’un des plus grands milliardaires québécois, il pavoise au pied du tarmac de Montréal en lançant « vive le Québec Libre ».

Mesrine : l’instinct de mort est un film qui réconcilie la redoutable efficacité d’un film d’action et le remarquable portrait noir et contrasté d’un truand qui marqua l’histoire. On attend impatiemment la suite, qui ira de son retour du Québec à sa fin tragique.

Publicité
Commentaires
fif'in
Publicité
Derniers commentaires
Publicité